KRAV MANOJN









Quatre mains se saluent, s’interpellent et s’unissent en un langage commun, celui de la peinture et de la langue des signes. Deux langues réservées a priori à des initiés mais pourtant sans frontières puisque parlées dans le monde entier. Deux langues codées, deux modes d’expression à la fois salvateurs et esthétiques, artistiques sans conteste.
Ici tout fait sens et s’imbrique in situ :
Le pont est à la fois une jonction et une frontière. Un lieu de passage sombre et peu avenant mais ici mis en valeur, tout en lumière et couleurs, comme un passage célébré et joyeux entre deux mondes (l’intra et l’extra rocade, ce n’est pas neutre pour les habitants) . C’est une porte d’entrée vers un quartier qui se veut historique, plutôt ancien par rapport à la Morinais, mais jeune et urbain à l’image du graffiti. Deux quartiers qui s’interpellent et communiquent… parfois mal ? C’est le contre-pied, l’invitation que proposent les deux artistes.
C’est aussi et avant tout le dialogue, entre ces deux personnalités artistiques dont le travail est souvent sur le fil entre figuratif et abstrait :
- quand Bims crée un fond géométrique plus en rondeur qu’anguleux, les mains tranchent et se détachent clairement dans un dessin presque académique.
- quand Brez crée de son côté un fond de figures plus délimitées dans lesquelles se détachent des personnages, les mains qui signent sont plus intégrées et moins réalistes.

Cette œuvre est une invitation joyeuse à se parler, à dialoguer à passer d’un quartier à un autre, à se re-joindre.

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